À propos des corticoïdes prénataux
Présentation du produit
Plus d’un million de bébés meurent chaque année de complications liées à la prématurité, le plus fréquemment d’un syndrome de détresse respiratoire (SDR) en raison de leur immaturité pulmonaire[1]. Certaines études ont montré que l’injection de corticoïdes prénataux (CSA) chez les femmes à risque d’accouchement prématuré représente l’intervention la plus efficace pour réduire le risque de SDR du prématuré et constitue la norme de soins dans la plupart des pays à revenu élevé. Malheureusement, dans les pays à revenu intermédiaire ou à bas revenu et à forte charge de morbidité, la couverture des CSA n’excède pas 10 %[2].
Situation du produit
À ce jour, le bilan dressé concernant la prévention de la prématurité est mitigé et les naissances prématurées sont reconnues, dans le monde entier, comme une priorité en recherche clinique. L’importante réduction des décès résultant de naissances prématurées dans les pays à revenu élevé est principalement due aux soins néonataux, même si l’ajout ultérieur des CSA reste associé à une réduction majeure supplémentaire de la mortalité et de la morbidité. L’écart de survie des bébés prématurés entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres est supérieur à 20 et a augmenté ces dix dernières années. Actuellement, d’après les estimations, la couverture par des injections de CSA des cas connus de femmes entrant en travail prématuré dans les pays à revenu intermédiaire et à bas revenu atteint seulement 10 %, contre 90 % (estimation) dans les pays à revenu élevé[3]. Il est indispensable d’agir immédiatement pour combler cet écart et sauver des vies.
Produits disponibles
Le phosphate sodique de dexaméthasone, ainsi qu’une association de phosphate sodique de bêtaméthasone et d’acétate de bêtaméthasone sont les CSA les plus populaires pour la maturation pulmonaire fœtale. La bêtaméthasone et la dexaméthasone sont injectées par voie intramusculaire. Le générique de la dexaméthasone injectable est largement disponible auprès de nombreux laboratoires. En Inde, les prix courants varient d’environ 0,65 $ à 0,24 $ par 24 mg de substance active. La bêtaméthasone injectable est plus rarement disponible et plus coûteuse. Le faible coût et la grande disponibilité de la dexaméthasone en font une excellente solution pour l’approvisionnement du grand public.
Efficacité du produit
Le traitement par CSA des femmes à risque de travail prématuré est considéré comme l’intervention la plus efficace pour prévenir le SDR, tout en réduisant la mortalité et la morbidité néonatales précoces. D’après une méta-analyse de 18 essais contrôlés randomisés dans une revue Cochrane portant sur la mortalité, les CSA réduisent la mortalité néonatale de 31 % et le SDR modéré ou sévère de 45 %. Une méta-analyse de quatre essais contrôlés randomisés disponibles dans les pays à revenu intermédiaire a mis en évidence un effet de réduction supérieur du taux de mortalité néonatale à hauteur de 53 %[3]. D’après les estimations, la rentabilité des CSA pour une utilisation en Afrique et en Asie atteint à peine moins de 300 dollars par décès évité, ce qui s’avère très rentable et ajouterait des bénéfices en matière de réduction de la morbidité, outre le nombre de morts évitées[4].
Obstacles fréquents
Actuellement, seule la dexaméthasone est répertoriée sur la liste de l’OMS des médicaments essentiels[5]. Les CSA ayant un effet maximal lorsqu’ils sont administrés au moins 24 heures avant la naissance, leur administration peut s’avérer difficile dans les milieux à bas revenu où les soins obstétricaux sont limités et les accouchements à domicile, fréquents.
Certaines études montrent que la sensibilisation aux CSA et leur connaissance conditionnent leur utilisation par les prestataires de soins de santé. En outre, le coût élevé (~40 $/schéma thérapeutique) et la pénurie de bêtaméthasone nuisent à une utilisation plus large du traitement par CSA dans les milieux défavorisés.
Pour plus d’informations sur les CSA, veuillez consulter le site de l’initiative Every Woman Every Child des Nations Unies.
Références
[1] Black R. E., Cousens S., Johnson H. L., Lawn J. E., Rudan I., Bassani D. G., et al. (2010). Global, regional, and national causes of child mortality in 2008: A systematic analysis. The Lancet, 375(9730), 1969-1987.
[2] Lawn J. E., Ruban I. et Rubens C. (2008). Four million neonatal deaths: Is the global research agenda evidence-based? Early Human Development, 84(12), 809-814.
[3] Mwansa-Kambafwile J., Cousens S., Hansen T. et Lawn J. E. (2010). Antenatal steroids in preterm labour for the prevention of neonatal deaths due to complications of preterm birth. International journal of epidemiology, 39(suppl. 1), i122-i133.
[4] Darmstadt G. L., Walker N., Lawn J. E., Bhutta Z. A., Haws R. A. et Cousens S. (2008). Saving newborn lives in Asia and Africa: cost and impact of phased scale-up of interventions within the continuum of care. Health Policy and Planning, 23(2), 101-117.
[5] Organisation mondiale de la Santé. (2013). Liste modèle de l’OMS des médicaments essentiels destinés à l’enfant : quatrième liste (mise à jour) ; avril 2013.